Nous arrivons sur Pralognan le vendredi 4 juillet pour nous acclimater à l'altitude en vue d'un long trail : le Tour Des Glaciers de la Vanoise dit TGV, qui aura lieu le dimanche 6 juillet ; 73 km et 3800 m de D+ et D-.
Le temps est maussade et le vent souffle très fort : la montée au lac des vaches se fait sous les bourrasques et les averses. Nous faisons 600 m de D+ au départ des Fontanettes.
Dans l'après-midi nous retrouvons Sophie, Lolo, Patrick, Bruno, Sophie (une amie de Sophie !), puis nous rendent visite Corinne, Philippe, Pierrick ainsi que sa femme et leur petite fille de 6 mois.
Le samedi est consacré aux préparatifs : retrait des dossards, brieffing, préparation des sacs à dos.
Le stress est à son maximum aussi, enfin ça fait 3 semaines que je stresse à cause des barrières horaires....ce en quoi la réalité de la course ne me donnera pas tort ... On nous annonce une météo clémente pour le lendemain, avec arrivée d'orages et petites averses en soirée. On a de la chance car le soleil se fait attendre....
La course est avancée à 4h du matin, les petits déjeuners sont pris à 3h du matin, et même avant pour certains...Et nous voilà sur le départ, les frontales allumées.
D'emblée, les 366 autres coureurs sont devant moi ! Et très vite je ne côtoie plus que let trois personnes qui sont là pour fermer la course jusqu'au Refuge de la Vanoise avec une 1ère barrière horaire au bout de 2 h de course et 1100 m de D+ !
Je n'ai pas le choix, si je veux passer, il faut me donner à fond, même si le cardio crie stop... je ne ferai qu'une seule photo pendant ces deux heures de montée, la mort dans l'âme car c'est très beau ce lever du soleil. On me stresse encore plus, à 6 minutes de la barrière, ne pas faire le lacet sinon on ne passe pas !
Là haut, on me dit "c'est bon, mais il faut repartir tout de suite!". Je ne prends même pas le temps de remettre ma poudre dans l'eau, à peine 1 stuc avalé, 3 abricots secs mis dans mon sac à dos pour plus tard, et je repars, cette fois un médecin et un autre serre-file derrière moi. On n'est pas là pour randonner, mais pour courir... Oui, bon d'accord ! Quelques photos quand même : le soleil surfe sur les montagnes avec quelques reflets. Je vois un magnifique bouquetin qui se détache dans le ciel bleu, mais il n'est pas raisonnable de s'arrêter.
Passé les lacs, je fais une pause de raison : mettre la poudre sucrée dans l'eau, sinon je ne vais pas aller loin. Puis 20 minutes plus tard, nouvelle pause forcée : l'eau de ma gourde ne coule pas, je ne peux pas continuer comme ça : la poudre a formé un bouchon au niveau du coude de la gourde ! Pause technique en même temps, que je me suis refusée à faire lors de la montée au lac des Vaches.
Franchement, je me dis, cette course n'est pas pour moi, le niveau est trop élevé. En même temps la prochaine barrière horaire est à 9h30 et dans ma tête j'ai le temps....
Et j'arrive au refuge de l'Arpont à 9h20, seulement là, on me dit que
j'ai presque 1h de retard sur la barrière horaire (qui n'est pas
éliminatoire ici), il y a avait une erreur sur le timing affiché, merci
!!! Les larmes me montent aux yeux....je me resaisis en faisant le
plein d'eau. Un hélico évacue deux blessés à la cheville (ça je l'apprendrai plus tard). Je repars tout
en lisant les pancartes : le prochain refuge de Plan Sec est annoncé à
6h de marche... je dois arriver avant midi ! Impossible pour moi, même
en divisant les temps par deux... Alors je sais que c'est fini : je ferai
la moitié du trail car je serai éliminée au prochain refuge...
Honnêtement, je ne fais plus que de la marche à pied à ce moment
là....je croise des touristes qui vont à peine moins vite que moi... la
honte... et je prends des photos en pestant contre cette organisation :
les contraintes du Parc de La Vanoise obligent à mettre ces barrières horaires, de fait il faut un très bon niveau. Il y a peu d'endroits où rapatrier les
traileurs par télésiège puis par la route, et l'hélicoptère coûte cher
en cas de problème....
En arrivant au refuge de Plan Sec, à 37 km, je suis surprise d'y voir Sophie qui s'est fait avoir aussi pour 18 petites minutes alors qu'on est toutes les deux en super forme. On mettra plus de 4 h à revenir par car à Pralognan, j'aurais préférée les passer en montagne en allant jusqu'au Refuge de l'Orgères, j'aurai alors fait 51 km soit mieux qu'un marathon. Sur les 7 trailers de notre chalet, seuls 3 finiront la course, dont bien sûr Stéphane, haut la main en 11h58 !!
Ce fut une belle aventure entre amis, avec des gens adorables et deux restos en trois jours !
Je vais faire une petite pause côté course, on verra le défi de l'année prochaine plus tard....
En attendant je vais songer aux vacances, tout en oubliant pas que continuer à faire un 10 km chaque WE serait le minimum pour ne pas perdre le peu acquis....
Je n'ai aucune courbature après ces 37 km, j'étais musculairement bien préparée !!
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